Les hommes du "1000" :
Le brevet Euraudax de 1000 km des Tournaisiens a permis à 37 cyclos de vivre une aventure hors du commun qui demandait certes une belle préparation physique mais aussi un moral d'acier.
Au départ de Tournai, chacun savait qu'il devrait pourvoir à son propre ravitaillement et porter ses bagages.
En fait, on voulait faire du vélo en parfaite autonomie, certes il fallait craindre les incidents et les accidents mais on avait l'assurance de partir avec des amis pour un beau voyage.
Article ci-dessous tiré avec son autorisation du dernier livre :
"Audax Tournai plus que jamais" de André Tignon (cyclodax).
De manière astucieuse, pour sa chronique durant les vacances,
Cyclodax avait prévu un deuxième épisode sur les hommes du
1000 km qui prétendaient "rouler autrement qu'en peloton d'assistés".
Le col du Bonhomme est l'un des principaux cols du massif des Vosges. Le col du Bonhomme est un des cols les plus fréquentés des Vosges. Wikipédia
Le col du Calvaire est un col du massif des Vosges qui relie Le Valtin dans les Vosges à Orbey dans le Haut-Rhin. Il se trouve sur la route des Crêtes entre le col du Bonhomme et le col de la Schlucht. Wikipédia
Dans le groupe, pour ne plus employer le mot peloton, filant vers et revenant du Col du Bonhomme (949 m) après un logement au Col du Calvaire (1144 m) sur la route des Crêtes, il n'y avait que des héros.
Ainsi Willy Voitout (décédé fin 2015), du club d'Antoing, qui s'offrait l'exploit cyclotouriste de sa vie après les affres d'un accident automobile. Privé d'un mollet, il lui faut pédaler de la cuisse et pour prévenir l'incontinence il doit constamment prendre de l'avance pour réintégrer la bonne compagnie.
Plus discrète est la tactique de Georges Longeval, de Deux-Acren, qui a surchargé son sac de guidon par crainte d'être pris au dépourvu à l'heure des ravitaillements. Il aurait pu se renseigner auprès de l'Audax Tournai François Meis qui lui, avait pris le parti de limiter son barda à une tenue de rechange.
On plaisantera avec l'astuce du Lillois Robert Grave, dit la pipe, qui s'allégeait à chaque étape de repos puisqu'une partie de sa réserve de tabac partait alors en fumée.
Du Luxembourgeois Pierre Gischer , bien formé à la grande et vieille école des cyclos de Virton, on retiendra l'impassibilité qui fait de lui un Randonneur de bonne compagnie. Pas étonnant qu'il figure au palmarès des cyclos les plus titrés du pays.........et qu'il a choisi de participer à ce 1000 km original.
Selon la chanson, les Tournaisiens sont là.
Or, selon le chroniqueur, des Tournaisiens au Brevet de 1000 des Vosges, "Daniel Cauchie fut le plus brave"! 😏 Tellement il sut braver l'adversité ! Victime d'un bris de porte-sacoche, il trouva un sac de remplacement porté en bandoulière comme les facteurs. Ne trouvant pas son hôtel au sommet, il entreprit la descente du Col du Calvaire avant de devoir le remonter 😩.
Et tout cela avec un moral de vainqueur à démoraliser les autres.
(Merci André, je n'en demandais pas tant).
Domrémy-la-Pucelle — ou Domremy-la-Pucelle — est une commune française située dans le département des Vosges en Lorraine. La commune de l'arrondissement de Neufchâteau fait aujourd'hui partie de la région administrative Grand Est. Domremy-la-Pucelle est connue pour être la patrie de Jeanne d'Arc. Wikipédia
Au rayon des pépins physiques, il faut évoquer les genoux récalcitrants de Joseph Tomme et Michel Thiry qui mirent la flèche à Domrémy la Pucelle. Atteints des mêmes maux Marcel Haggeman et Gérard Quievreux faillirent en faire autant. Mais ils résistèrent à l'envie.
Promenade de santé, pour François Meis , Paul Roland et Jacques Fourez qui en étaient à leur première expérience de cyclo au long cours et de cyclo montagnard. De même pour les cyclos routinés comme Jean Claude Pluvinage, Maurice Mahieux et Jacky Leblanc qui rompaient la monotonie en donnant des coups de main tant à l'avant qu'à l'arrière.
Daniel Vermoeren, qui avait préconisé l'expérience du 1000 sans assistance, aurait eu mauvaise grâce à ne pas le réussir. Mais la palme du mérite revient à Raymond Vallée qui, non content de conduire le groupe, contactait de bonnes adresses pour la restauration et le logement avant de les proposer aux autres.
Foi d'Audax Tournai, ce brevet "non organisé" l'était tout de même un peu, évidemment !
Deux anecdotes d'autonomie :
Pour ne pas se fâcher avec les trois cyclos d'un club aussi voisin qu'ami, on ne parlera pas de l'entorse à la règle de l'autonomie librement consentie. Ils disposaient d'une discrète voiture personnelle transportant leurs bagages aux étapes !!!!!!!!Mais pourquoi s'étaient ils embarqués dans cette galère ?.
En revanche, trois autres se retrouvèrent dans une galère solidaire dont ils se souviendront toute leur vie. On parle ici de l'Enghiennois Dany Dehandtschutter, du Tilffois Alfred Vanderstrukken, dit " Gros Mollets" , et du Tournaisien André Tignon
Sainte-Menehould est une commune française, située dans l'est du département de la Marne en région Grand Est. Ancienne sous-préfecture d'environ 4 600 habitants, elle est la capitale de la région de l'Argonne, dont la forêt éponyme se situe en grande partie sur le territoire de la commune. Wikipédia
Difficile de dire pourquoi, mais voilà que ces trois lascars se retrouvent sur le bord de la route, à 3 h du matin (donc nuitamment) à 14 km de Sainte-Menehould, l'un d'eux ayant brisé un bras de pédale 😫. Très vite, ils comprirent que le plus costaud des trois pousserait le plus malheureux jusqu'à temps que le troisième parvienne à réveiller le vélociste Lorain qui ne s'était jamais levé si tôt pour réparer un vélo.
Et qui le fit, avant 6 h, le trio parvenant ensuite à rejoindre le groupe à l'heure du repos de midi.
Imaginez alors la grogne du groupe au sommet et la rogne des responsables qui le prièrent de retourner à sa voiture et de mettre fin à l'aventure. Votre ami Tignon n'a pas failli à sa réputation de redresseur de torts !
Ce fut une belle leçon pour les Audax Tournai organisateurs.
Ils reprendront du service pour un Tournai-Saumur-Tournai (1200 km) avec un groupe restreint à 13 participants en 1984, puis optèrent définitivement pour la formule libre des Randonneurs.
(Ce Tournai Saumur Tournai, dont je ne serai pas, à l'époque, j'étais commercial à l'agence BBL de Frasnes et je n'ai pas su me libérer, dommage).
Les Montois Michel Laloux et Serge Sanglier appliquèrent à la lettre l'esprit du brevet des Audax. Bardés comme des cyclos campeurs, ils trouvèrent à manger et à loger où et quand bon leur semblait.
Les hommes de Mellet apportaient leur poésie et leur duo forma une équipe d'inséparables souvent en quête l'un de l'autre, Adolphe quand il peinait inquiétait Renaud et Renaud, se retardant pour s'abriter de la pluie inquiétait Adolphe.
Le trio Flamand de première force : peu habitué de rouler chargé, le vélo de Gustaaf Caron, fit souffrir le cyclo contraint de bricoler le porte-bagage à l'aide d'un fil de fer et un peu à l'aide d'un emplâtre. L'équipe était menée par un vaillant capitaine Frans Dehaene qui sort de la meilleure école Audax, il roule à 22.5 k/h qu'il monte ou qu'il descende qu'il pleuve ou qu'il "canicule"............Le dit Frans se savait en bonne santé, il prenait son service à la Fabriek trois heures après l'arrivée 😐😑.
Il faisait bon se trouver dans la roue des Randonneurs Marcquois.
Les mousquetaires du peloton, Louis Delobel à la veille d'un départ pour un camp de jeunes cyclos, remplissait sa musette de faits légendaires. On le vit mordre sur sa chique mais aussi apporter son concours en tête, il est de ceux qui savent lire une carte en roulant. Ses compagnons furent sans histoires. "Cuisses de mouche" avait la sagesse de rouler en premières lignes pour éviter toute mauvaise surprise tandis qu'Alain Couvez diagnostiquait une saine fatigue générale dans le peloton. Pierre Vilain jouait les public-relations dans une expédition qui se voulait résolument franco-belge.
Côté français, justement, on reconnaissait des Nordistes très friands des brevets belges et sur le point de mériter la roue d'Or de la LVB.
Lucien Deruyter menait sa barque au gré des vagues.
Entre eux, le boute-en-train Jean Pierre Delaoutre qui a abandonné l'aéroplane pour le vélo, ne nous privait pas de pertinentes remarques : "mais cela monte jusqu'en haut !!!je parie qu'après cette descente cela remonte".
Puisqu'on parle philosophie, citons André Vanhamme notre
doyen et notre sage fort d'une expérience de diagonales et du Tour de France. André connaît les routes et leurs embûches, mais aussi les hommes et leurs humeurs. Il connait le bonheur de ceux qui réussissent et ne s'est pas privé de nous le rappeler.
Dans ce 1000, il ne connut qu'une seule faiblesse : il ne put s'abstenir de prolonger la soirée à l'hôtel de Montfaucon, une tournée de petits verres aidant, il est vrai que Vélocio n'a pas dit de dormir avant d'avoir sommeil.
La conclusion par un dernier article :
Daniel Vermoeren, qui avait préconisé l'expérience du 1000 sans assistance, aurait eu mauvaise grâce à ne pas le réussir. Mais la palme du mérite revient à Raymond Vallée qui, non content de conduire le groupe, contactait de bonnes adresses pour la restauration et le logement avant de les proposer aux autres.
Foi d'Audax Tournai, ce brevet "non organisé" l'était tout de même un peu, évidemment !
Deux anecdotes d'autonomie :
Pour ne pas se fâcher avec les trois cyclos d'un club aussi voisin qu'ami, on ne parlera pas de l'entorse à la règle de l'autonomie librement consentie. Ils disposaient d'une discrète voiture personnelle transportant leurs bagages aux étapes !!!!!!!!Mais pourquoi s'étaient ils embarqués dans cette galère ?.
En revanche, trois autres se retrouvèrent dans une galère solidaire dont ils se souviendront toute leur vie. On parle ici de l'Enghiennois Dany Dehandtschutter, du Tilffois Alfred Vanderstrukken, dit " Gros Mollets" , et du Tournaisien André Tignon
Et qui le fit, avant 6 h, le trio parvenant ensuite à rejoindre le groupe à l'heure du repos de midi.
photo A Tignon
La 3ème des deux anecdotes annoncées, on voudrait l'avoir oubliée, tout comme on va oublier le nom de son malheureux et détestable héros. Il avait préparé son coup à l'avance, le Stéphane, puisque sa voiture personnelle, conduite par son épouse, l'attendait à l'heure prévue du passage du groupe au pied du Col du Bonhomme. Or de manière aussi incroyable que narquoise, notre triste sire s'offrit le luxe d'une montée sans effort, car accroché à la fenêtre ouverte du dit véhicule. Effronté comme pas deux, il se permit même de plaisanter en doublant la compagnie (dont je faisais partie) qui montait moins vite que lui.Imaginez alors la grogne du groupe au sommet et la rogne des responsables qui le prièrent de retourner à sa voiture et de mettre fin à l'aventure. Votre ami Tignon n'a pas failli à sa réputation de redresseur de torts !
Ce fut une belle leçon pour les Audax Tournai organisateurs.
Ils reprendront du service pour un Tournai-Saumur-Tournai (1200 km) avec un groupe restreint à 13 participants en 1984, puis optèrent définitivement pour la formule libre des Randonneurs.
(Ce Tournai Saumur Tournai, dont je ne serai pas, à l'époque, j'étais commercial à l'agence BBL de Frasnes et je n'ai pas su me libérer, dommage).
Les Montois Michel Laloux et Serge Sanglier appliquèrent à la lettre l'esprit du brevet des Audax. Bardés comme des cyclos campeurs, ils trouvèrent à manger et à loger où et quand bon leur semblait.
Les hommes de Mellet apportaient leur poésie et leur duo forma une équipe d'inséparables souvent en quête l'un de l'autre, Adolphe quand il peinait inquiétait Renaud et Renaud, se retardant pour s'abriter de la pluie inquiétait Adolphe.
Le trio Flamand de première force : peu habitué de rouler chargé, le vélo de Gustaaf Caron, fit souffrir le cyclo contraint de bricoler le porte-bagage à l'aide d'un fil de fer et un peu à l'aide d'un emplâtre. L'équipe était menée par un vaillant capitaine Frans Dehaene qui sort de la meilleure école Audax, il roule à 22.5 k/h qu'il monte ou qu'il descende qu'il pleuve ou qu'il "canicule"............Le dit Frans se savait en bonne santé, il prenait son service à la Fabriek trois heures après l'arrivée 😐😑.
Il faisait bon se trouver dans la roue des Randonneurs Marcquois.
Les mousquetaires du peloton, Louis Delobel à la veille d'un départ pour un camp de jeunes cyclos, remplissait sa musette de faits légendaires. On le vit mordre sur sa chique mais aussi apporter son concours en tête, il est de ceux qui savent lire une carte en roulant. Ses compagnons furent sans histoires. "Cuisses de mouche" avait la sagesse de rouler en premières lignes pour éviter toute mauvaise surprise tandis qu'Alain Couvez diagnostiquait une saine fatigue générale dans le peloton. Pierre Vilain jouait les public-relations dans une expédition qui se voulait résolument franco-belge.
Côté français, justement, on reconnaissait des Nordistes très friands des brevets belges et sur le point de mériter la roue d'Or de la LVB.
René Boulet
Photo A Tignon à l'occasion d'une semaine fédérale oµ René avait revêtu le maillot Audax. Pensée pour René qui est décédé depuis.
René Boulet conduisait la délégation du V C Roubaix etPhoto A Tignon à l'occasion d'une semaine fédérale oµ René avait revêtu le maillot Audax. Pensée pour René qui est décédé depuis.
Lucien Deruyter menait sa barque au gré des vagues.
Entre eux, le boute-en-train Jean Pierre Delaoutre qui a abandonné l'aéroplane pour le vélo, ne nous privait pas de pertinentes remarques : "mais cela monte jusqu'en haut !!!je parie qu'après cette descente cela remonte".
Puisqu'on parle philosophie, citons André Vanhamme notre
doyen et notre sage fort d'une expérience de diagonales et du Tour de France. André connaît les routes et leurs embûches, mais aussi les hommes et leurs humeurs. Il connait le bonheur de ceux qui réussissent et ne s'est pas privé de nous le rappeler.
Dans ce 1000, il ne connut qu'une seule faiblesse : il ne put s'abstenir de prolonger la soirée à l'hôtel de Montfaucon, une tournée de petits verres aidant, il est vrai que Vélocio n'a pas dit de dormir avant d'avoir sommeil.
La conclusion par un dernier article :
Bonne fête et pleine santé à vous tous,
danicau
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