dimanche 24 mai 2020

La Revue U A Tiquement Vôtre (récit 2).



Tournai   Saumur   Tournai (retour) par Michel Cordier.



Michel Cordier recordman Belge toutes diagonales.

Un souper par étapes :

Après l'entrée et le potage, on nous sert une rondelle de viande accompagnée de quelques pois et carottes, pas de pomme de terre, nous sommes plutôt inquiets mais une 2ème rondelle s'amène puis une 3ème, une 4 ème et nous mangeons à satiété car le pain est à volonté, quand nous sommes à peu près rassasiés un plat de frites arrive puis un second mais trop tard, les estomacs sont remplis.
La salade, la glace et les bavardages du patron nous conduisent à minuit, pendant le repas le président des cyclos de Saumur nous remet une médaille de son club.
Une grasse matinée est prévue pour demain, le départ n'est
qu'à 05 h 30 !!!!!!!
Avant de me coucher, j'ai appliqué la crème anti-douleur que Jacques Fourez me recommande, j'en remettrai au lever, j'ai encore mal au dos mais nettement moins que la veille.
(hors texte : pour ceux qui ne le savent pas, Michel est amputé d'une jambe à hauteur du genou suite à un accident de travail).

Suivez le guide S V P :

A 04 h 15, une bonne demi-heure trop tôt, le patron fait retentir les sonneries et les jurons dans les chambres, un déjeuner copieux nous attend en bas.
05 H 30, il fait encore sombre, un Saumurois nous accompagne, un petit vieux qui veut absolument nous montrer le chemin de

sortie qu'André et Jean-Claude connaissent bien, il roule en 2 ème position dans notre file indienne, après quelques km, un premier le dépasse, puis un 2 ème, un 3 ème, j'hésite.............un trou se creuse et je passe moi aussi ; en quelques centaines de mètres, il se retrouve seul, nous a-t-il suivi ?
D'accord, ce n'est pas bien, d'accord ce n'est pas poli, pas gentil, mais cela fait un peu rigoler quand même !
Une belle côte nous reçoit, en haut c'est un bois, il fait jour, aucune voiture, le parcours est vallonné, 


Fons, notre ancien "Pro" nous fait une démonstration de pipi en roulant.
Je ne croyais pas que des muscles pouvaient rester raides aussi longtemps, mes cuisses sont pourtant en action depuis près de 2 h.


Château la Vallière, nous mangeons des croissants pour 30 FF et à ce prix là, je n'ai même pas droit à une deuxième tasse de café sans payer un supplément, j'en aurais pourtant besoin car en arrivant, je m’endormais sur mon vélo.
Toujours encourageant, Roger parle d'un Peugeot bleu (le mien) crevé derrière, selon lui c'est toujours la 3 ème journée la plus pénible, cela ne m'effraie pas car si j'ai les jambes lourdes, je me sens bien.  J'ai 2 nouveaux pneus, une nouvelle roue, plus d'ennuis à envisager, je pédalerai jusqu'au soir sans ennuis, j'en suis sûr !!
L'arrêt est court, nous roulons vite car il faut prendre de l'avance, le Liègeois a retrouvé ses jambes depuis qu'il a pris le chemin du retour, Christian nous a quittés pour trouver un médecin, un pharmacien..........car il s'est levé avec une extinction de voix, nous ne le reverrons sans doute plus.
Roger crève, se débrouille seul, la plupart ne pourraient que le freiner pour revenir.  Il est quand même bien heureux de réintégrer notre petit peloton.  Il y a quelques traînards et j'en profite pour faire quelques photos en roulant.

Comment dit-on andouille en flamand ?



Nous sommes à Lhomme un peu en avance, Mme Bonhomme accompagnée de sa fille court à la rencontre de son mari,  elle l'embrasse tout en pleurant.
Un table très bien garnie nous attend, rillettes, pâtés, andouilles, œufs et du vin................ 
Nous nous secouons pour nous en aller avec une dizaine de minutes de retard au moins.  Les 5 pique-niqueurs ont tout un ravitaillement de charcuterie, les autres se demandent comment ils vont bien pouvoir manger à midi, Eddy de Lembeeck a les pommettes bien rouges, le vin du beau-frère se laissait boire !
Jean-Claude doit s'arracher aux bras de sa femme et de sa fille.
Quatre de ses copains nous font un brin de route, il fait beau mais je sens mon tendon d'Achille quand je monte en danseuse.

Le trio de la soif :


La Chartre, contrôle B P F et opérations rayons pour Georges, Daniel et Robert Vrankken, je continue  avec Roger pendant 70 km, assez bien de vent plutôt contre.




A l'entrée de Brou j'achète pain, biscuits, fais tamponner ma carte et j'apprends de la boulangère qu'un autre maillot bleu, aphone, a agi de même un quart d'heure plus tôt, je sors pour voir cent mètres plus loin Roger en conversation avec Christian qui avait roulé à sa main mais sans s'arrêter.
A la sortie de la ville, ils s'installent à l'ombre des arbustes et je retourne à Brou en quête de boisson, me voilà gregario mais c'est lundi et tous les magasins sont fermés, nous mangeons notre charcuterie presque sans boire, j'avais déjà soif avant de commencer !  Nous repartons à trois et sommes rejoints par un Français qui nous prête son bidon.


Illiers, arrêt buvette, Christian remonte de suite à vélo tandis que Roger et moi manquons nous endormir au soleil, après un bon quart d'heure nous quittons nos fauteuils pour rencontrer le vent, une quinzaine de km plus loin nous sommes rattrapés par la compagnie, Fons nous initie à l'art de la bordure et commande la manœuvre, Georges lui a décidé à son tour de rouler, il s'installe cent mètres devant nous et suivi de Jean, il affronte le vent alors que je souffre pour m'accrocher, je le trouve impressionnant de puissance sur son 52/15.

Deux râleurs et un président :

A Château-neuf nous rejoignons Christian, je suis surpris qu'il n'ait pas été repris plus tôt surtout contre ce vent. Le cafetier est désagréable, (au départ André s'eng...............avec lui) qui prétend que Christian n'a pas payé.
Je me suis frictionné à l' anti-tendinite comme à chaque arrêt à partir de ce moment.


Dreux : un couple en 604 nous attend, c'est le Président des Euraudax qui nous offre à boire


avant avant le château d'Anet.
Le jour tombe doucement, les collines sur la droite sont splendides au soleil couchant.


Peu avant Vernon, nous serpentons dans le fond d' une vallée de toute beauté, les maisons y sont de rêve.
La 604 nous guide, la traversée de Vernon me paraît longue, vivement l'hôtel.
Nous y sommes fort mal reçus par le patron qui touille et retouille dans ses réservations, il fait des difficultés pour abriter les vélos au garage qui est immense et vide...........après l'intervention du Président, des cyclos français nous rangent nos montures.
Pas moyen de téléphoner, le patron râle puis coupe la ligne.
Georges ne digère pas le coca d'Anet et pense à l'abandon, il va chercher une bouteille de Vichy et s'étend sur le lit en comptant ses palpitations.........Il ne vient pas manger.
La douche est étroite, c'est bien moins agréable qu'une baignoire.  Le Président jour au taximan pour nous conduire au restaurant à deux km de là, une cabine téléphonique me permet d'avoir enfin Kain, la nourriture est bonne, le vin quelconque comme aux autres restaurants.
Je rentre avec du fromage et du pain que Georges est enchanté d'avaler, biscuits et abricots secs suivent, indigestion et palpitations sont oubliées, il devient même bavard mais il est prés de minuit et la nuit sera courte.  Je dois lui souhaiter une 3 ème bonne nuit pour qu'enfin il se taise  😞.

Le déjeuner sur l'herbe (sans Manet ni Roger) :  

Mardi 04 h 15, Jacques se réveille, me passe les pommades que j'applique en un instant, lui s'enduit les fesses d' anti-douleur car comme il explique " quand j'enlève mon cuissard, j'ai la peau du cul qui descend avec".
La table du déjeuner est dressée sur le bord de la route, pain, confiture, miel, café chaud, rien ne manque si ce n'est deux convives, Roger et le Liégeois ; jusque moins huit nous leur gardons une part puis nous raflons tout, André se décide à aller les réveiller et c'est ainsi que Roger sautera sur son vélo en oubliant ses provisions et sans même lacer ses chaussures.  Il fait frisquet, le brouillard nous mouille, dans la nuit nous longeons la Seine que nous traversons à 


Courcelles.


Le jour se lève sur les Andelys et comme hier une belle côte nous réveille tout-à-fait, alors j'y souffle et ahane, André et Roger discutent tranquillement ; écœurant !!!!!!!!!!!
Une longue route droite mais vallonnée nous conduit jusqu'à une belle descente en bas de laquelle nous sommes transis, le casse croûte vient à point à


Gournay pour nous réchauffer.


Ravitaillement à Breteuil, il fait gris, pas chaud, Daniel apprend au téléphone qu'il pleut à Enghien ; depuis ce matin je ne peux plus monter en danseuse, je ne suis pas trop rassuré.
Nous filons directement sur


Moreuil en négligeant Montdidier et le "petit Tourmalet" annoncé par Roger.

Inquiétude et solitude :

C'est le marché à Moreuil, je fais des emplettes avec Christian et Roger puis nous cherchons un bel endroit de pique-nique à la sortie de la ville.
Dans la forte côte ensoleillée, je ressens une très vive douleur au tendon d'Achille, je dois mettre pied à terre, je mange en quelques minutes et repars doucement sans appuyer, le vent est assez fort, plutôt gênant.


A Albert, je prends par erreur la nationale


jusque Bapaume, je gagne 5 minutes mais j'ai droit à une route à 2 bandes avec une très forte circulation, plein de camions dont l'un manque me balayer lors d'un dépassement.
Heureusement, le vent m'aide maintenant, j'ai soif depuis bien longtemps.
A Bapaume, je bois enfin et mange quelques biscuits, j'attendrais bien les autres, je ne sens presque plus mon tendon mais il suffirait sans doute d'appuyer un peu plus sur les pédales pour que la douleur revienne et si il prenait encore une "zin" à Daniel je ne pourrai pas suivre...................
En fait de douleur, mon genou s'est fait presque oublier aujourd'hui, la pommade de Jacques a vraiment du bon.
Après une dizaine de km, je croise R Vallée, G Quiévreux et M Duhaut, une demi-heure après moi, Christian arrive assez éprouvé à




Marchiennes puis presque tout- de- suite la bande qui envahit un café à l'autre bout de la grand-place alors que j'espérais faire une belle photo.

Vallée tranquille :

Nous repartons au travers d'une curieuse cité moderne, Raymond est en tête, l'allure est audax réglementaire ce qui favorise les derniers "papotages", le soleil nous reçoit à Tournai, nous épargnons à Jacques les pavés de la rue du Crampon et c'est l'arrivée chez André à l'heure précise.

Qu'y a-t-il d'organisé pour l'année prochaine?

Michel Cordie.







       




  



   





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