mercredi 24 juillet 2019

La Wallonie picarde à pied : à la découverte des métiers d'antan



Rando de plus ou moins 8 km sans difficulté.





Oui, Chercq est une commune ouvrière, agréable, où il fait bon vivre.
On atteste son existence dés 1108 avec son nom orthographié presque comme aujourd'hui : "Cherc".
Elle a un passé historique qui lui donne ses lettres de noblesse.







Autrefois bourg agricole marqué par l'activité des carrières, le village de Chercq a su conserver son aspect bucolique.

Le moulin des sottises, les fours à chaux, les carrières, le clos de la chartreuse marquent le paysage et rappellent les temps immémoriaux du travail de la terre et de la pierre.

Sur le parcours, on emprunte une ancienne voie romaine où on rencontre la croix de Morlighem dont l'origine remonterait à 1414.






Le départ se fait à l'ancienne maison du peuple.
Elle a abrité, depuis les années 20, les rires, les espoirs, mais aussi les désillusions des ouvriers carriers et cimentiers qui recherchaient ici la chaleur d'un foyer.
Des figures locales bien connues comme le militant communiste Jean Bonnet, décédé en 2015, ainsi que l'ancien bourgmestre (PS) de Tournai, Roger Delcroix, disparu en 2010 y ont forgé, dès leur plus jeune âge, les opinions qu'ils allaient défendre en politique au cours de leur vie d'adulte.
L'ancienne maison du peuple est donc bien plus qu'un simple bistrot de village.
Elle fait partie intégrante de la mémoire collective de la population laborieuse de toute une région.
La maison du peuple débute une nouvelle vie, elle a été entièrement retapée et accueille désormais différentes activités.  













Nous prenons le RAVEL qui suit l'Escaut en direction de Tournai.




Et découvrons ainsi de jolis petits sentiers bien adaptés pour une marche agréable.





























Et sur la route, nous ne tardons pas à découvrir les vestiges d'anciennes carrières et fours à chaux.
Pour info, derrière la clinique IMC chée de St Amand à Tournai.

Avec cette inscription :

établissement des
CHAUFOURS DE RASSE
faubourg de Valenciennes
carrière la Citadelle
à TOURNAY.

Après recherches, aucune information, je suis preneur.
Merci.













Et à "deux pas" de la ville de Tournai, nous sommes en pleine campagne dans un calme absolu.











Culture de lin.




Et au loin, les deux cheminées de l'ancienne briqueterie d'Ere (voir reportage précédent sur la promenade au Mont Gris).





Sous un soleil plus que généreux mais en prenant les précautions d'usage en se protégeant et en buvant beaucoup. 











La Croix Morlighem :

1414, Il s'agirait soit de la sépulture d'un général anglais des armées d' Edouard III, soit d'un calvaire érigé en souvenir d'un messager du Chapitre de Tournai, assassiné non loin.













Érigé, à l'époque sur cette voie romaine importante, à cet endroit considéré comme un lieu "coupe-gorge", et cela peut être aussi un moyen de remerciement d'avoir échapper à une attaque.............. 
























Le moulin des sottices :

Le malheureux n'a plus que son tronc conique, les ans ont eu raison des ses ailes, de son toit et de sa machinerie.
Il y a un peu plus d'un siècle, ils étaient encore trois dans ce coin.
A gauche, on remarquera le bâtiment abritant autrefois la machine d'extraction de la carrière qu'un particulier a transformé en maison d'habitation.








Au bout de cette longue allée arborée en provenance de la chaussée de Saint Amand, on peut apercevoir, au milieu d'un immense parc, le château Thorn.

La dynastie des Thorn apparaît dans le courant du XIXe siècle lorsque Charles Thorn, né à Marche en Famenne en 1841, épouse Victorine Mombel-Lefebvre et vient se fixer à Chercq. S'associant à Goblet & Delwart, il exploite les carrières & fours à chaux. Lors de la dissolution de l'association, Thorn conserve les installations. Le 25 février 1874, il devint le bourgmestre libéral de Chercq, il le restera jusqu'à sa mort en 1897. Victor son fils né à Chercq en 1872, suit les cours de l’école Royale Militaire où il deviendra l'ami du Prince Albert, futur Roi des Belges (sous le nom d'Albert Ier). Victor succédera à son père en qualité de bourgmestre de la commune et sera anobli en 1934.


















L' abbaye des Chartreux :

Construite vers 1375, elle cessa d’exister en 1783 suite à l’Edit de l’Empereur Joseph II ordonnant la suppression de certains ordres religieux. Des bâtiments conventuels, il ne reste pratiquement rien sinon une grange et un puits. C’est la propriété de la famille Thorn qui perpétue le souvenir du monastère en lui donnant le nom de « Clos des Chartreux ». Outre le fait que l’abbaye fut mise à contribution en mai 1745 (bataille de Fontenoy) pour accueillir les blessés, elle reçu aussi des visites de personnages important et fut le siège d’événements historiques.





Eglise de Chercq :


Les ermites de Saint Bruno (les Chartreux) furent présents durant quatre siècles à Chercq. Fondée en 1375, la Chartreuse de Chercq fut supprimée en 1782.



Ici repose un tailleur de pierre.













Les statues de saints qui sont dans l'église actuelle proviennent de la Chartreuse.








Curieux mais normal, tous les bâtiments aux alentours sont en pierre.
























Construits entre 1840 et 1875, les huit fours à chaux du rivage SaintAndré ont assuré durant un siècle la cuisson de la pierre calcaire locale pour la production en continu de chaux hydraulique naturelle. Les fours sont regroupés en deux batteries : une série de quatre fours du côté du chemin de halage pour la production de chaux hydraulique, et une autre série de quatre fours construits en retrait et à l’origine destinés à produire du ciment naturel. De type four bouteille, ils ont été regroupés et radicalement transformés vers 1925 pour être abandonnés en 1935. 








Et comme à l'aller, pour le retour, nous prenons une partie du RAVEL qui nous conduit à l'ancienne maison du peuple à Chercq, notre point de départ.