La Wallonie picarde à pied : balade des roctiers d'Alain

Petite marche (3.5 km) aux alentours de Tournai.

La balade des Roctiers d' Allain.

Dans la vallée de l'Escaut, la roche calcaire affleure

à la surface du sol.  Allain a su conserver de nombreux

vestiges de son exploitation.

La promenade nous conduira au pied de fours à chaux ou au bord de carrières dont les noms résonnent toujours :

"Marousse", "Madelon" et bien sur "L'Orient" bordée d'une réserve naturelle.  

L'église Saint Amand à Allain de style néo-roman (1860).

Herman Planque :

Jeune homme de 26 ans qui refusa obstinément de travailler de force pour l'envahisseur allemand durant les années 1916 et 1917.
Né à Allain le 3 mars 1890, ouvrier carrier, il fut déporté en octobre 1916 dans le camp de travail forcé de Prémontré.
Il refusa jusqu'à la mort d'obéir aux injonctions allemandes et donc de travailler contre ses frères et son pays.
Rapatrié à Tournai, non par humanité mais pour terrifier les récalcitrants, à la fin avril 1917, le valeureux roctier, revenu à l'état de squelette, mourut le 29 avril 1917.

C'est le 20 décembre 1883 que débute la vie de la passerelle d' Allain permettant aux convois de voyageurs d'abord puis industriels en 1884 de gagner, au fil de quelques années, les gares de Allain (marchandises), Chercq, Saint-Maur, Ere, Willemeau, La Glanerie, Orchies.
Cette 88A est à voie unique et le restera ; son importance est déjà réduite, ce qui ne l'empêche pas d'y voir greffer des raccordements secondaires tel celui des Ateliers Carton.
Comme les autres ouvrages, la passerelle d' Allain subit les foudres des armées en guerre, elle est dynamitée par les Allemands le 7 novembre 1918, par les Anglais le 18 mai 1940.  Dans la foulée, les Allemands commencent le démantèlement, enlevant les rails de Rumes à Bachy en 1943.
Après la libération, face au réseau d'autobus aux tracés plus proches des noyaux habités, la 88A décline Inexorablement.  Les trains pour voyageurs subsistent jusqu'au 19 juin 1952, ceux pour marchandises résistent jusqu'en 1965.
Conséquence, le tronçon Chercq-Rumes est démonté au 22 septembre 1966.
La passerelle ne sert plus qu'aux promeneurs, au joggeurs.  Elle a connu bien des avatars, bien des destructions mais elle s'est refaite chaque fois, d'acier avec arches, sur piles de bois en provisoire, en béton précontraint, le deuxième du genre-le premier au Danemark en août 1956.
Victime de la rentabilité ? HISTOIRE A SUIVRE;

   

Le rond point de l'Orient :

Concepteur du plan de la fontaine existante : Jean Pol Delhaye, dessinateur à la ville de Tournai.

Demi-arcades, semblables à celles des fours à chaux du bassin carrier,

Personnages en polyester recouvert d'une patine.

Le site de "l' Orient" :
Inauguré sous l'administration Roger Delcroix, comprend une piscine, un site de loisirs (ancienne carrière) et un camping.

Convient parfaitement aux loisirs d'eau. 

Piscine et toboggan inaugurés en 1997 après beaucoup de problèmes (politiques, faillites entreprises et bien d'autres complications............).  

Et quand les conditions atmosphériques sont favorables, c'est un terrain idéal pour le triathlon.

C'est le cadre aussi de plusieurs expositions durant le courant de l'année, pour le moment :

"De l'autre côté du miroir" :

est une exposition photographique de la vie aquatique d'eau douce de Belgique.  Une trentaine de photos grands formats prises dans des carrières, des cours d'eau, des étangs ou des mares de Wallonie Picarde témoigne de la beauté des milieux aquatiques de notre région.

La pierre est toujours présente mais par endroit la nature a repris la main et celle-ci a une apparence "bien verte".

Merci Mr Moyen pour les explications (four à chaux avec cheminée).

Transformé en habitation, on remarque encore la cheminée (modifiée) sur le toit. 

Balisage discret mais efficace.
Pas trop important pour moi, j' utilise les traces GPX (préparation en amont de la rando).  

Les fours à ciment "Madelon" (1891).

Élément classé comme monument (17/07/1980) : le four à chaux Madelon est un des témoins de l'intense activité industrielle tournaisienne du XIXe siècle.
Au début du XIXe siècle, Tournai comptait près de 130 fours à chaux. 

Le fleuve, l'Escaut n'est jamais trop loin, ce qui facilitait le transport à l'époque.
Dans le fond, l'ancienne usine Meura.

http://users.skynet.be/pierre.bachy/tournai_histoire-industrie_6.html  

Le four Madelon faisait autrefois partie d’un ensemble de deux fours. Ces fours étaient situés de part et d’autre d’un bistrot. Ce sont en fait des fours à ciment construits en 1891 pour produire du ciment naturel. Ils étaient probablement coiffés de coupoles. La cuisson du ciment se faisant de manière discontinue, un four était allumé pendant que l’on vidait l’autre et vice-versa. Un chemin de fer situé sur une longue rampe menait à ces fours. La rampe est encore visible sur une longue portion le long du chemin du four Lestienne.

Renaissance des petites maisons ouvrières du hameau d' Allain :

Particularité de cette réalisation du Logis Tournaisien, le projet a pu voir le jour grâce à la mobilisation des habitants.
Au départ en effet, ces petites maisons ouvrières d' Allain étaient vouées à la démolition.  Soucieux de préserver l' âme du hameau mais aussi le patrimoine du bassin carrier, les riverains ont menés plusieurs actions pour arriver à cette fin positive. 

Le four Marouse :

Ce four est un témoin très intéressant du paysage chaufournier de cette période.  En effet, il est le seul (ou presque) à être contigu à des habitations ouvrières de l’époque (maisons ouvrières ci-dessus).
Certaines de ces maisons sont littéralement intégrées dans la construction du four.  Cet ensemble, bien que passant inaperçu pour le promeneur, est peu mis en évidence et est sans doute l'un des héritages les plus intéressants de la région, car il nous permet de nous figurer assez précisément les conditions pénibles de logement des chaufourniers.

En face, l'entreprise Technord semble prendre la relève mais dans un autre domaine.

En somme, cette entreprise "nargue" les fours, ben oui, avec moins de sueur et la technique elle peut faire le "même boulot".

Et à "deux pas" les anciens bastions :

Témoins les silos de l' époque de la cimenterie Dapsens.

Les nouveaux Bastions :

Centre commercial ouvert en 1979. 

Qui permet à votre serviteur une petite pause café 😋.

La grotte d' Allain :

http://geobiospirite.be/la-grotte-dallain/

Derrière le calvaire, un tunnel, qui permettait autrefois l' évacuation des pierres vers l'Escaut, servit d'abri aux habitants du hameau durant les bombardements de 1940 et 1944.  Un projet est en cours de rendre accessible au public durant les WE de la saison d'été , et le maintenir clos en hiver.  C'est en effet, un lieu d'hibernation de chauves-souris : l'humidité et l'obscurité ambiantes, les faibles écarts de température et de nombreuses anfractuosités leur sont des conditions favorables pour y hiberner.